« Alors, à rien, c’est pour faire avancer le shimilimiblick » Papy Mougeot
C’est amusant, mais il y a du vrai(ssemblable) !
Quelques réflexions à ce sujet, sujet bien trop court d’ailleurs.
Oui, à quoi peut bien servir cette forme armée ou non d’un bâton, et qui danse si joliment sur de la musique ? Ne voit-on pas des orchestres sans chef ?
Oui, mais jusqu’à un certain nombre de musiciens (disons entre 20 et 30 au maximum). Peut-on imaginer un opéra de Wagner ou de Strauss sans chef ?
En gros : faire jouer ensemble des musiciens et leur dire de quelle manière, donc battre la mesure, indiquer des durées et organiser l’exécution en donnant des directives.
A ce sujet, je préfère le terme de « conducteur » à celui de « chef », j’aime mieux « faire partager que convaincre à tout prix », et ça enlève une hiérarchie que je ne souhaite pas, par respect pour les hommes avec lesquels je travaille. On fonctionne ensemble.
Mais auparavant le « chef » aura travaillé sur une partition, qui regroupe ce que font les musiciens. Cette partition n’est qu’un imaginaire, faisant appel à la conscience imageante puis à l’intuition.
Et les problèmes commencent : faire jouer les notes, ou l’essentiel est « entre » les notes? Tous les deux, chef ! C’est le dilemme entre la lettre et l’esprit, entre l’objectivité et la subjectivité. Comment va-t-on d’une note à une autre, d’une phrase à une autre, etc…
Puis viennent les répétitions, où il faut faire de l’alchimie, « séparer le subtil de l’épais », nettoyer, bonifier, et pour faire naître le vérité et la beauté, il faut dire beaucoup de « non », « trop tôt », « trop tard » et parfois « OUI !!! »
Enfin, le concert : c’est le résultat du travail de répétitions. Par le geste qui est la traduction d’une pulsion intérieure, le « chef » doit galvaniser ses troupes, montrer que l’on joue de la seule façon possible à ce moment-là, après avoir tout oublié pour laisser venir ce qui doit venir, ça demande une confiance totale réciproque, et peut-être atteindre quelque chose que ressemble à de l’ART.
Pour terminer, pour moi, l’ART est une démarche intuitive, qui élève l’âme et qui fait qu’on se sent bien (au moins mieux) à son contact.
Ce n’est pas très « scientifique » comme définition, mais elle me convient bien. L’ART, c’est la mise en mouvement du divin sur terre.
J’aime beaucoup aussi le titre du livre de mon ami Jean-Claude Casadessus :
« la musique est le plus court chemin d’un coeur à un autre »
Dernier point, plus ou moins humoristique : contentons-nous toujours Euterpe ?
Parce que la Muse… Hic ?
A bientôt, si vous le voulez bien.
Musicalement à tous.
Alain.